Ils n'avaient pas marchés bien longtemps. Le bar se trouvait à peine à quelques rues de l'endroit où ils étaient précédemment, le quartier chic. Durant le trajet, James n'avait pas ouvert la bouche. A quoi bon ? Il n'en voyait pas l'intérêt, tout avait été dit. Du moins, rien de plus intéressant n'eu put être ajouté à ce moment-là. Il avait réfléchit à ce qu'il était bon de faire ce soir. Cambrioler et massacrer ses habitants n'était pas une mince affaire et mieux valait si prendre avec préméditation que d'y aller les mains dans les poches et de se retrouver à la fois coffré par la milice et d'être devenu la risée du métier !

Le bar se trouvait dans la rue d'en face. On apercevait tout juste la façade boisée de couleur noire. James traversa la route et arriva enfin devant son lieu favoris : "The Irish Boot". Ces quelques mots étaient écrits en grosses lettres dorées au-dessus de la porte. Les fenêtres étaient toutes quadrillées à la façon qu'ont les anglais de décorer leurs pubs. Quelques drapeaux irlandais pendaient ça et là. Des tables étaient disposées sur une sorte de petite terrasse et des mégots de cigarettes étaient écrasés dans les cendriers disposés sur ces mêmes tables.

James poussa du bout des doigts la lourde porte du bar et aperçu du coin de l'oeil William, le patron. William était derrière le comptoir, en train d'astiquer un verre. Il avait tout de suite remarqué l'entrée de James bien qu'elle fut discrète. William était un homme très grand, il devait facilement atteindre le mètre 90 ! Il avait des cheveux bruns très courts sur le caillou et de petits yeux gris enfoncés dans leurs orbites. Son nez était grossier, ses lèvres aussi. William n'était pas très beau mais, chose étonnante, il avait toujours une nouvelle gonzesse à son bras...

Sans attendre un quelconque signe de bienvenue de la part de William, James traversa le bar et se rendit vers une petite table à l'écart de toutes les autres. Il y avait un large canapé en cuir noir matelassé et James le montra de la main pour que son petit collègue vienne s'y asseoir tranquillement. James prit place dans le canapé d'en face et s'étira avant de jeter un regard sérieux en direction du petit pokemon.

- Très bien, j'ai réfléchit à ce qu'il serait bon de faire ce soir. Je suppose que tu connais les Walker ? Ce sont les voisins de ta famille humaine, ils habitent juste la maison à droite de la tienne. Ils ont une énorme propriété. Il me semble qu'ils ne possèdent pas de pokemon domestiqués mais je n'en suis pas sûr, après tout, tu devrais mieux le savoir que moi, n'est-ce pas ? Les Walker ont divorcés il n'y a pas si longtemps. La femme s'est tirée avec son gosse. Il ne reste donc plus que le mari. Le tuer sera un jeu d'enfant.

James darda un regard pénétrant sur le petit pokemon. Ce qu'il lui disait était une information capitale ! Un sourire à demi-amusé s'inscrivit sur son visage pourtant si froid et dur d'ordinaire. Il avait bien fait de prendre sous son aile cette petite bête. S'il continuait de s'avérer aussi utile il n'aurait peut-être pas besoin de le rendre à son propriétaire au grand damne de celui-ci bien sûr !

- Par dieu ! Toi, petite chose, tu t'avères bien utile ! S'écria James en faisant de grands gestes. Un alcoolique ? Le jeu va s'avérer moins drôle que je m'y attendais mais tant pis, ça minimise les risques, au final ce n'est sûrement pas plus mal ? Qu'en penses-tu petit Phyllali ? D'ailleurs, comment dois-je t'appeler ? Ces adjectifs ne te vont pas très bien, ils t'humilient en te faisant signifier qu'au final tu n'es qu'une petite chose. Alors dis-moi ! As-tu un nom ? Un numéro ? Dis-moi ! Tu te chargeras de trouver le coffre dont tu me parles, tu dois mieux savoir que moi où il se trouve. Y a-t-il une deuxième entrée ? La discrétion ne m'est en générale pas très familière mais c'est ta première fois alors tâchons de faire les choses bien, n'est-ce pas ?

James se retourna sur son siège et fit un geste au patron du bar lui signifiant de lui apporter un brevage. Sans attendre, il s'exécuta. James fut servit dans la minute. Malgré la carrure impressionnante du bonhomme, il n'était pas bien difficile de lire la peur dans son regard. La présence de James dans son bar le terrorisait arrachant derechef un sourire victorieux au mercenaire. Le patron fit demi-tour et reparti derrière son comptoir. James se tourna de nouveau vers le pokemon.

- Hitori, c'est un drôle de nom mais ça me parle, j'aime bien ça. Je t'appellerais donc Hitori puisque c'est ainsi. Très bien, je vais t'expliquer ce que nous allons faire cette nuit. Tout d'abord, il nous faudra faire un tour du quartier pour vérifier s'il y a des personnes susceptibles de nous voir entrer par effraction dans la maison. S'il y a des témoins, nous les éliminerons également. Je ne suis pas du genre à laisser des traces derrière moi même si je n'ai pas grand chose à craindre de la milice. Je suis, comme tu le sais sans doute, l'un des meilleurs mercenaires de cette ville et je tiens à préserver ma réputation d'élite. Nous entrerons donc par la porte de derrière, tu l'ouvriras et entreras le premier. Tu te glisseras à l'intérieur de la maison à pas de velours et tu vérifieras où se trouve notre victime. Après l'avoir identifié, vérifié qu'il était seul et en mesure de se faire tuer sans nous causer trop de soucis, tu reviendras me voir pour me laisser entrer à mon tour. Nous pénètrerons tous les deux dans la maison et pendant que j'irai m'occuper du propriétaire des lieux tu partiras à la recherche de ce fabuleux coffre dont tu ma parlais à l'instant. Veille à ne pas laisser de trace derrière toi, aucun indice ne doit être retrouvé car vois-tu c'est un peu ma marque de fabrique dans le métier. J'égorgerai avec une lenteur infinie le propriétaire, peut-être hurlera-t-il de douleur alors je lui banderai la bouche pour ne pas qu'il nous gêne. Je répandrai son sang sur le sol et sur les murs, je ferais des pièces de sa maison un véritable lieu de massacre à tel point que les connaissances de ce bon monsieur ne pourront même plus le reconnaître lorsqu'ils devront l'identifier à la morgue. N'oublie pas, je veux des documents qui me rapportent des propriétés ! As-tu bien compris ? Gardes les bijoux pour toi si tu le désires.

Sur ce, James darda un regard entendu sur le petit Phyllali attendant sa réponse.